La saison de ski se termine, mais c’est bien en ce début de printemps que Farid Bentoumi a décidé de sortir Good Luck Algeria (en salle le 30 mars). Ce film s’inspire de l’histoire vraie de son frère, Noureddine Bentoumi, ingénieur grenoblois qui a participé aux Jeux Olympiques de Turin en 2006, sous les couleurs de l’Algérie. Good Luck Algeria par le biais de l’aventure sportive, traite aussi de filiation, d’identité et de transmission. Le tournage, qui s’est déroulé en partie à Grenoble et dans ses environs, a été mouvementé. La production pendant l’hiver 2014/2015 a couru après la neige et a traversé les Alpes. « C’est un film qui s’est fait dans six pays, avec un petit budget, mais avec beaucoup d’amour » nous explique Farid Bentoumi.
Comment est née l’histoire de Good Luck Algeria ?
Farid Bentoumi : « J’ai commencé à écrire début 2011. Avec mon producteur, on cherchait à raconter une histoire sur l’immigration positive, on en avait assez du débat qui traîne depuis 2007 sur l’identité nationale et qui est très nocif à notre société. L’histoire de mon frère, Noureddine Maurice Bentoumi, est géniale. Un franco-algérien qui essaie de se qualifier pour l’Algérie en ski de fond, ça raconte tout. Ca raconte quelqu’un qui se sent bien en France et qui en même temps, se rapproche de ses racines en faisant un défi incroyable. Je suis un mélange de ces 2 cultures et ça me touchait de raconter le destin de millions d’immigrés. On a montré le film à des Corses et ils m’ont expliqué que c’était exactement la même problématique pour les jeunes Corses sur le continent. Good luck Algeria, c’est aussi l’héritage des rêves de nos parents et comment se reconstruit une famille avec des cultures qui se croisent ».
Le film s’inspire du parcours de votre frère, qu’est ce qui relève de la fiction et de l’authentique ?
FB : C’est vrai qu’il y a beaucoup de ma famille, mes parents par exemple qui vivent entre la France et l’Algérie. Je me suis beaucoup inspiré de petits détails de l’aventure de Noureddine. On voit surtout le parcours sportif avec les différentes courses pour se qualifier en Finlande, en Autriche, en Suisse…et puis se battre au quotidien, s’entrainer et financer le projet, car Noureddine n’a pas du tout été aidé par la fédération Algérienne, au contraire. Ce sont ces petites anecdotes qui font la véracité du film. La fiction s’est greffée derrière, c’est-à-dire un franco-algérien qui fait des skis 100% français à Grenoble, de là où vient mon frère et Sami ».