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Le crash taste week-end de François !

François Cau, journaliste et critique pour So Film, se fait une manucure dans cpasducinema. Aussi cocasse que Kev Adams, coquin comme Linda Lovelace et trognon comme un Ewok, il nous livre chaque week-end son Crash Taste de films. Qui reveut un chamallow à la guimauve ?

While we're young de Noah Baumbach
Interpellation à brûle-pourpoing lors de la session pinpinte hebdomadaire au pub irlandais.


- Non mais n'importe quoi ta croûtasse, là.
- Attends, t'avais bien aimé Frances Ha...
- Oui mais là, ça n'a rien à voir. C'est de l'hipsterisme anti hipster, merci bien.
- Ah mais je ne t'avais pas dit que c'était un chef-d'œuvre non plus, calme-toi et lâche ce couteau, mec. Ce dont tu parles, c'est une chose, mais il y a tout le discours sur le documentaire, Ben Stiller qui flamboie de beauté fragilisée...
- Puis Kylo Ren qui minaude, super, hein.
- Dude, t'as vu le dernier José Garcia, Tout Schuss ?
- Euh... non ?
- Alors tu ne sais pas de quoi tu parles. La prochaine, c'est la tienne.
- Ah l'argument de mauvaise foi.
- Je sais. Certains combats n'en valent pas la peine.

Youth de Paolo Sorrentino
Tu m'énerves, Paolo, avec tes poses d'esthète ultra compétent, tes blagues pleines de malaise sur le nazisme, tes dialogues précieux déclamés d'un air pénétré. Tout ce que tu fais depuis le monumental Il Divo me saoûle d'autant plus que la forme parvient systématiquement à rattraper le fond, à transformer l'inquiétante naïveté en profondeur inattendue, à émouvoir, ça et là, sans parfois savoir bien pourquoi.

NWA – Straight Outta Compton de F. Gary Gray
L'important n'est pas tant que Dre, Eazy, Cube et d'autres mecs qui apparaissent quand même vachement moins à l'écran aient changé le rap-jeu à jamais et jamais. Non, paroles de producteurs milliardaires, l'important, c'est qui gagnait le plus de pognon, et comment par la suite, ils sont parvenus à gagner encore plus de pognon en restant vaguement eux-mêmes. Le curseur de suffisance est exactement calé au niveau pour rendre le tout très plaisant à regarder, mais pas au point de berner plus d'une heure le public qui aura grandi avec le groupe.

Absolutely Anything de Terry Jones
Faute de rythme, de vraies bonnes idées ou d'intérêt quelconque, le film fait tout pour rejeter l'amour et la bienveillance qu'il faudrait lui accorder sur la seule foi de sa réunion des Monty Python. Depuis le spectacle de l'été 2014, la réalité, cruelle, nous rappelle à quel point cette somme géniale s'est divisée en fractions un peu lose, jamais réellement reconnues à leur juste valeur. Absolutely Anything est un autre tour de piste un peu gênant, obscurcissement de plus d'un héritage pourtant fondamental.

En taule : mode d'emploi de Etan Cohen
Quiconque aime ou a aimé Will Ferrell d'un amour tendre, sale, félin, reptilien, en un mot, sacré, détournera les yeux de cet objet trop aseptisé pour dépasser l'intérêt cinématographique du dernier Adam Sandler.

Assaut sur Wall Street de Uwe Boll
Eut-il été réalisé par n'importe qui d'autre, ce défouloir anti-trader porté par cette pathétique armoire à glace bovine de Dominic Purcell aurait tout au plus fait sourire par sa naïveté et son extrême-gauchisme de pause clope entre deux TDs de sciences éco. Avec le redoutable Uwe Boll à la barre, tout cela fleure la manipulation grossière, la souris d'exploitation qui se prend pour un éléphant auteuriste. Trompe-nous une fois, Uwe, honte à toi, trompe-nous 30 fois, va te faire foutre.

 

Tag(s) : #crash taste
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