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All Cheerleaders Die de Lucky McKee et Chris Sivertson
L'exploitation française du cinéma fantastico-horrifique affiche des airs de wasteland dévasté – par pudeur, je ne parlerai même pas de la production nationale. Sans vouloir sombrer dans le racisme, les derniers succès du genre se ressemblent tous. Found footage, films de maison hantée, de possession, remakes désincarnés de petits classiques, les modes passent dans l'indifférence générale, pourvu que soit respecté le patron à destination des publics de multiplexes : dix minutes de remplissage, cinq de tension, un jump-scare, répéter le tout 5-6 fois. Dès qu'un film un tant soit peu intéressant pointe le bout de son nez, avec un peu de chance, il tourne dans les festivals cinéma de genre friendly avant de se voir distribué, ou pas, 6 mois à trois ans plus tard en DVD ou VOD, dans l'anonymat le plus total. Le pire, c'est qu'à une poignée d'exceptions près par an, c'est entièrement mérité. La standardisation affecte toutes les strates créatives, rejette toute originalité, atteint des auteurs aussi singuliers que Lucky McKee, pourtant revenu d'entre les morts en fanfare avec The Woman. La révolution annoncée par la démocratisation des outils de production se fait attendre. À ce stade, le nouveau film de Guillermo Del Toro est notre ultime source d'espoir.
Dear White People de Justin Simien
Vous connaissez tous ce film sans le savoir. Ce film, c'est cet étudiant qui tient absolument à vous bousiller la soirée en vous tenant la jambe avec ses théories idéologiques enrobées dans du jargon universitaire imbitable, tout en vous toisant avec condescendance au moindre signe de doute. Si tu ne ris pas à ses blagues, c'est forcément que tu ne peux pas comprendre.
Fast & Furious 7 de James Wan
C'est tout de même un comble qu'un blockbuster aussi sous-écrit, ou tout du moins au script aussi visiblement rapiécé, ait rallié tant de suffrages populaires et même critiques sur la seule foi de son chantage final à l'émotion. Quand la machine industrielle tente de se convaincre qu'elle a une âme, il est temps de suspendre votre pantalon dans la nuit noire, si vous me permettez de citer la VF de Spice World, le film.
Night Run de Jaume Collet-Serra
Laissez Liam Neeson tranquille. C'est un vieux monsieur qui ne demande rien à personne, à part, peut-être, picoler du sky aux goûters de Noël familiaux dans ce qui est à la fois la meilleure et la pire scène du film. Il en a visiblement marre qu'on s'attaque encore et toujours à sa progéniture, il n'est plus que lassitude dans ses défouraillages d'hommes de main. Donnez-lui sa retraite, putain.
Divergente 2 : l'insurrection de Robert Schwentke
Résumer l'intrigue du premier film à un spectateur potentiel. Le regarder partir en riant. Quitter son poste avec la satisfaction du devoir accompli.
Dark places de Gilles Paquet-Brenner
Gilles Paquet-Brenner ce mystère, cette énigme, ce phare éteint contre lequel viennent s'échouer les projets perdus d'avance. Comment cet homme arrive-t-il encore à tourner alors que Les Jolies Choses ont tué les années 2000 avant même qu'elles n'aient commencé, que Gomez vs Tavarès poussait à revoir à la hausse l'intégralité du catalogue Europacorp, que Les Emmurés avait acculé Pascal Greggory à la pire performance de sa pourtant prolifique carrière ? Gilou est-il franc-maçon, reptilien, enfant d'Illuminati ? Peut-être, sans doute, pas sûr. Quoi qu'il en soit, nous sommes a priori condamnés à subir pour une période indéfinie les hoquets de sa filmographie absurde, en attendant que la grâce frappe l'un de ses navets pour le transformer en nanar savoureux. Ce qui est encore très loin d'être le cas.