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Le crash taste week-end de François !

François Cau, journaliste et critique pour So Film et Rue 89, se fait les dents dans cpasducinema. Aussi poilu que Chuck Norris, aussi espiègle que Leatherface et aussi sensible que Yamazaki Asami au terme d’une Audition, il vous délivrera chaque week-end son Crash Taste de films. Qui passe à la disqueuse ?

Vous pouvez également retrouver François Cau sur son blog.

Pour partir dans la bonne ambiance avant la trêve estivale, voici la liste de mes 15 films préférés, avec des conseils de visionnage en complément. Soit un total de 63 longs-métrages à même de changer de manière irrémédiable votre vision du 7e art, ou tout du moins de vous occuper pour les deux mois à venir. La liste n'est pas exhaustive, n'est pas dans l'ordre, change toutes les semaines mais qu'importe, tout n'est que plaisir d'offrir et joie de partager. Pour changer...

Love Exposure de Sono Sion
Une odyssée baroque dans un imaginaire dément qui, en dépit de sa durée de quatre heures, passe trois fois plus vite que n'importe quel film d'auteur français d'1h30. Tout à la fois mystique et blasphématoire, déviant et pudique, hilarant, bouleversant, flippant, jouissif et déroutant, ce film n'attend que d'être vu par le plus grand nombre pour être apprécié à sa juste valeur. Si la durée vous fait toujours peur, calculez donc le nombre d'heures que vous avez passé à binge watcher des séries lamentables en vous persuadant que ça en valait la peine.
Du même réalisateur : Noriko's Dinner Table, Strange Circus, Cold Fish, Guilty of Romance (prévoir deux trois jours pour se remettre de chaque film)

Abattoir 5 de George Roy Hill
Les 1001 vies de Billy Pilgrim, mari et père effacé, amateur taiseux de starlettes dénudées, survivant du bombardement de Dresde, prisonnier des nazis et otage d'une civilisation extraterrestre fataliste, inoubliable héros de ce classique bercé des notes de Glenn Gould. Benjamin Button qui tournerait le dos à la contemplation pour accepter avec humilité le chaos de l'existence.
Du même réalisateur : Butch Cassidy et le Kid, L'Arnaque

Possession d'Andrzej Zulawski
L'enfer d'une rupture et la folie existentielle qui l'accompagne. Un cauchemar aussi épuisant que stimulant, sous la caméra enflammée d'un Zulawski avide de torturer ses muses pour en extraire la quintessence émotionnelle. Adjani ne devait jamais s'en remettre.
Du même réalisateur : Le Diable, L'Important c'est d'aimer, L'Amour Braque, Le Globe d'argent, Chamanka

The Blade de Tsui Hark
Ce film martial absolu s'ouvre sur une réalisation brute, sèche, rugueuse, où perce une lumière vacillante. Au diapason de son héros, totem du folklore chinois revisité avec cruauté, la mise en scène se précise, s'affine pour atteindre un raffinement inédit. Comme à son habitude, Tsui Hark synthétise plusieurs décennies d'histoire cinématographique en un film magistral.
Du même réalisateur : L'Enfer des Armes, Shanghai Blues, Green Snake, The Lovers, Time and Tide, Seven Swords

Dellamorte Dellamore de Michele Soavi
Le film de zombie qui a humilié et rendu inutile tous les autres films de zombie, de par ses puissants élans métaphysiques et son romantisme sublimement décati. Pour une fois, la VF est conseillée.
Du même réalisateur : Bloody Bird, Arrivederci Amore Ciao

White Fire de Jean-Marie Pallardy
Il est des nanars du dimanche, des trucs rigolo troussés à la va comme que je te pousse par de joyeux incompétents, et puis il y a White Fire. Un objet fou, incontrôlable, unique, inimitable, un diamant brut résistant à toute tentative de rationalisation.
Du même réalisateur : Kill for Love, La Donneuse, L'Amour chez les poids lourds

Turkish Delight de Paul Verhoeven
La plus éperdue des histoires d'amour, dont le caractère hautement transgressif renvoie les élucubrations hippies de l'époque à leur bac à sable.
Du même réalisateur : Soldier of Orange, Le Quatrième Homme, La Chair et le Sang, RoboCop, Starship Troopers, Black Book

Les Diables de Ken Russell
Le colossal Oliver Reed est Urbain Grandier, prêtre libertin en lutte contre la férule du Cardinal Richelieu, lequel profitera des accusations d'une nonne hystérique pour faire tomber son opposant. Le sujet est énorme, le traitement cinématographique à l'avenant dans ce film maudit, amputé, censuré, sans jamais que son charme vénéneux ne s'étiole.
Du même réalisateur : Le Messie Sauvage, Mahler, Lisztomania, La Putain

Idiocracy de Mike Judge
Non content d'être hilarante de bout en bout, cette comédie sur l'abêtissement des masses ne force jamais sa nature pamphlétaire tant son postulat se révèle de plus en plus subtilement exploité, aussi bien dans la construction de son univers que dans les interactions des personnages. Un titre visionnaire au point d'être passé dans le langage courant.
Du même réalisateur : Office Space, la série Silicon Valley

Paradis pour tous d'Alain Jessua
Compagnon de cœur d'Idiocracy, l'ultime film de Patrick Dewaere anticipe de façon terrifiante la France des anxiolytiques avec ses visions de calme horreur, où les patients chantent des jingles publicitaires un sourire creux rivé au visage. Toute la filmographie d'Alain Jessua mérite d'être sérieusement réévaluée à la hausse.
Du même réalisateur : La Vie à l'envers, Traitement de choc, Les Chiens

Story of Ricky de Nam Lai Choi
Le gore le plus radical épouse la candeur la plus débilitante dans des noces de feu. Rien que pour ce mindfuck final, voyant notre héros hurler « Assez de violence ! » tout en brandissant une tête fraîchement arrachée, ce film est un chef-d'œuvre.
Du même réalisateur : Erotic Ghost Story, The Seventh Curse, The Cat

Phantom of the Paradise de Brian de Palma
Le Portrait de Dorian Gray rencontre Le Fantôme de l'Opéra dans un déploiement de mise en scène faustienne. Ensemble, ils défont l'industrie musicale et brisent la foule bêlante de quelques morceaux de bravoure finement chorégraphiés.
Du même réalisateur : Blow out, Les Incorruptibles, L'Impasse

Triangle de Christopher Smith
D'un film fantastique à la maîtrise ébouriffante, Triangle vire dans son dernier acte au drame le plus cruel et bouleversant qui soit. Ne croyez pas les esprits chagrins qui prétendent que le film prend l'eau à la seconde vision, ce navire est une machine de guerre.
Du même réalisateur : Creep, Severance, Black Death

Un héros très discret de Jacques Audiard
Pour Kassovitz dans le rôle de sa vie, pour Dupontel dans le second rôle de sa vie, pour l'ampleur romanesque flamboyante où tout s'accorde, de la voix-off aux séquences de transition plus ou moins expérimentales.
Du même réalisateur : Un prophète, Sur mes lèvres

The Room de Tommy Wiseau
Sidérant véhicule à la gloire de son réalisateur / scénariste / producteur / acteur principal, nébuleux businessman, vampire autoproclamé responsable de ce drame en chambre d'un autre monde, The Room ressemble au cauchemar d'un scénariste des Feux de l'Amour en mal de reconnaissance. Et croyez-le ou non, le résultat est fascinant.
Du même réalisateur : Tommy Wiseau n'a réalisé qu'un seul long-métrage de fiction. Quelque part, c'est déjà énorme.

 

Tag(s) : #crash taste
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