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Le crash taste week-end de François !

François Cau, journaliste et critique pour So Film et Rue 89, se fait les dents dans cpasducinema. Aussi poilu que Chuck Norris, aussi espiègle que Leatherface et aussi sensible que Yamazaki Asami au terme d’une Audition, il vous délivrera chaque week-end son Crash Taste de films. Qui passe à la disqueuse ?

Vous pouvez également retrouver François Cau sur son blog.

Fury de David Ayer
Dès les premières minutes, un Brad Pitt à la gueule cassée déboule de nulle part et massacre un soldat allemand dans un élan barbare à couper le souffle. Voici sans nul doute la victime la plus à plaindre du hack de Sony Pictures, balancée sur le net au milieu d'autres daubes usuelles du studio, et ainsi coupée de sa réception sur grand écran : contre toute attente, le réalisateur des immondes End of Watch et Sabotage nous a délivré l'un des films de guerre les plus traumatisants qui soit. Une immersion totale en semi huis-clos à l'intérieur d'une unité blindée, où l'empathie avec le jeune héros terrifié par la brutale réalité guerrière carbure à plein régime. Comme quoi, il ne faut jurer de rien – même le tâcheron le plus gênant recèle un excellent film en lui.

La Zona, propriété privée de Rodrigo Pla
Connaissez-vous James G. Ballard au-delà de l'adaptation cinématographique de son roman Crash par Cronenberg ? Si ce n'est déjà fait, foncez donc lire Super Cannes, Millenium People, Cocaine Nights et Que notre Règne Arrive (dans cet ordre-là) : aucun autre auteur ne sera parvenu à inscrire, avec une telle puissance dramatique, les enjeux de lutte des classes dans une atmosphère de cauchemar urbain aux apparences beaucoup trop propres sur elles. Cet uppercut filmique mexicain remarquablement filmé, écrit et interprété, en date de 2008 mais ressortant ces jours-ci en DVD, constitue peut-être la meilleure adaptation involontaire de ces romans.

Doctor Who saison 8
Un jour, le public français découvrira ce show aux mille merveilles autrement qu'à travers sa diffusion télévisuelle en VF et dans le désordre, tout comme un jour, les Enfoirés seront lynchés à coup de figues molles par ce même public. Novices, sachez que le grand manitou de la série n'est autre que Steven Moffat, l'un des génies derrière la réussite éclatante de Sherlock, que son acteur principal en est désormais l'immense Peter Capaldi, et que le réalisateur des deux premiers épisodes de cette nouvelle saison est Ben Wheatley (Kill List, Touristes), l'un des metteurs en scène anglais les plus passionnants du moment. Une telle concentration de forces vives devrait vous mettre la puce à l'oreille : certes, les épisodes sont inégaux, mais une fois acceptés le principe du Tardis (« C'est plus grand à l'intérieur ») et les vertigineux paradoxes spatio-temporels à l'œuvre, le voyage en vaut vraiment la peine. Le quatrième épisode de cette livraison, Listen, s'impose illico dans le tiercé de tête des plus flamboyants délires narratifs imaginés par l'esprit fébrile de Steven Moffat.

Banshee saison 2
Qu'est-ce qui peut donc bien placer cette série, au final peu mémorable, de franches coudées au-dessus de toutes les autres productions estampillées « plaisir coupable » ? Un savant équilibre entre trash et vulgarité, entre défouloir et violence gratuite, entre les répétitions d'une intrigue tournant sur elle-même et des sautes d'humeur stylistiques jouissives. Pour l'instant, ce lupanar redneck-mormon tient incroyablement bien la route, comme il peut s'effondrer sur ses bases bien fragiles à tout moment.

Horns d'Alexandre Aja
Il aurait fallu dire au fiston d'Alexandre Arcady que 1/ la progéniture de Stephen King, dont le premier roman est ici adapté, n'a pas forcément eu l'hérédité talentueuse 2/ Daniel Radcliffe est encore à mille lieux d'avoir les épaules pour un rôle aussi complexe 3/ cantonner la meilleure idée de l'intrigue (la sincérité agressive des interlocuteurs du héros) à un simple gimmick s'avère franchement frustrant sur la longueur 4/ personne n'a plus le droit d'utiliser Where is my mind ? Des Pixies dans un film depuis Fight Club.

Outpost 37 de Jabbar Raisani
Ce micro-budget au principe déjà ringard (une caméra embarquée au cœur d'une zone de conflit) se révèle étrangement bien tenu sous son fatras de clichés sublimés par une VF basse du front. Jusqu'à ce que le réalisateur oublie que sa meilleure arme reste la suggestion, et se décide à montrer les ennemis. Même le temps d'une poignée de secondes, la vision de ses fantassins extraterrestres vous invite à prendre votre suspension d'incrédulité, à l'étirer sur plusieurs mètres, à vous la nouer autour du cou pour en faire un très joli nœud papillon.

 

Tag(s) : #crash taste
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