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Detective Dee II : la Légende du Dragon des Mers de Tsui Hark
Jadis fer de lance de l'industrie hongkongaise à lui tout seul, inspirateur visionnaire de tous ceux qui ont à moment ne serait-ce qu'envisagé la mise en scène comme autre chose qu'un outil fonctionnel, Tsui Hark n'était, depuis le grandiose Seven Swords, que l'ombre de lui-même, un papy en pré-retraite aux motivations troubles. Le petit sursaut causé par l'imparfait mais fun Detective Dee préparait le terrain pour cette soumission exemplaire de la 3D à une généreuse lampée d'expérimentations narratives. Tsui Hark plie ce matériau invraisemblable à ses désirs de divertissement total, et délivre l'un des plus grands panards de spectateur ressenti au cours de l'année 2014. Histoire de rappeler qui est le patron.
Predestination de Michael et Peter Spierig
Cinq ans en arrière, Daybreakers, le précédent long des frangins bricolo, avaient encore eu les honneurs d'une sortie salles en France. Mais ça, c'était avant la dictature indolente des films pour « jeunes adultes », la légende urbaine selon laquelle les films d'horreur et / ou fantastiques (pour la grande distribution, de toute façon, c'est pareil) rendraient les jeunes idiots et violents, et le manque d'intérêt criminel pour tout ce qui ne rentre plus dans une case. Aujourd'hui, les amoureux du cinéma de genre n'ont plus que leur ordinateur ou une maigre poignée de sorties DVD pour pleurer et épancher leur soif de propositions nouvelles. Ainsi de ce mindfuck temporel, adaptation formidablement libre d'une nouvelle de Robert Heinlein, qui contient plus d'envie de cinéma et d'inventivité que 99% des comédies françaises de l'année. Je le sais, je viens de voir On a marché sur Bangkok.
Odd Thomas contre les Créatures de l'ombre de Stephen Sommers
Ce petit film de rien du tout, idéal pour un dimanche après-midi brumeux, intègre une donnée essentielle que le cinéma fantastique récent n'ose plus regarder dans les yeux à force de compromissions et de standardisation effrénée : si les personnages ne sont pas un minimum bien construits et encore mieux développés, le récit s'effondre. Et c'est moi ou ce coquinou d'Anton Yelchin devient de plus en plus attachant de film en film ?
D'une vie à l'autre de Georg Maas
Ça doit bien faire trois semaines que je retarde la chronique de ce film pourtant infiniment moins désagréable que, disons, une minute de la série « comique » P'tit Quinquin. Déjà, je ne l'avais vu en salle à l'époque que pour patienter deux heures avant de pouvoir poser mes encombrantes valises dans un domicile accueillant. Le lendemain, j'avais déjà oublié l'avoir vu. La force du sujet s'y évapore sous l'effet d'une réalisation techniquement correcte mais impersonnelle à s'en pendre. Ni plus ni moins qu'un Dossier de l'écran avec un chef op' investi et des acteurs agréés.
A toute épreuve d'Antoine Blossier
Au crédit du réalisateur, il faut lui accorder qu'il a signé la comédie française générationnelle la moins honteuse de cette décennie. Je prends néanmoins les paris : dans dix ans, les fans enthousiastes reverront le film et ressentiront la même horreur que les aficionados juvéniles de Génial ! Mes Parents Divorcent, qui ont grandi avec un bon souvenir du film de Patrick Braoudé avant d'en choper une rediffusion tardive sur une chaîne câblée du déshonneur.
Sharknado II de Anthony C. Ferrante
Sauvez un bébé chat, un arbre, l'humanité entière : au lieu de regarder cette daube sinistre, matez Idiocracy de Mike Judge. Encore. Et encore. Ce n'est pas la première fois que je le conseille, mais l'époque est impitoyable et nous enjoint tous à la résistance