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Le crash taste week-end de François !

François Cau, journaliste et critique pour So Film et Rue 89, se fait les dents dans cpasducinema. Aussi poilu que Chuck Norris, aussi espiègle que Leatherface et aussi sensible que Yamazaki Asami au terme d’une Audition, il vous délivrera chaque week-end son Crash Taste de films. Qui passe à la disqueuse ?

Vous pouvez également retrouver François Cau sur son blog.

The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson
Chaque nouveau film creuse plus profondément le fossé entre les admirateurs de Wes Anderson, les vrais, les tatoués, et ceux qui se voient ravalés à leur statut de spectateurs poliment ennuyés. Comme Tarantino, Anderson est un autiste artistique fonctionnant exclusivement dans son univers en vase clos, au style maintes fois imité et jamais ne serait-ce qu'égalé, dont l'appréciation garantit des émotions puissantes et une sidération esthétique de tous les instants – en cas de rejet, ne surtout pas forcer et éventuellement réessayer plusieurs années plus tard. The Grand Budapest Hotel marque l'évolution notable d'Anderson vers des récits plus adultes, discrètement nimbés de sexe et de violence. Ses sciences de la direction d'acteurs, de l'écriture scénaristiques et visuelles n'ont jamais été aussi puissantes, au point de faire oublier que son cinéma n'est finalement qu'un habile dispositif en poupées russes.

Joe de David Gordon Green
Ce réalisateur un rien trop dispersé qu'est David Gordon Green rejoue son Prince of Texas en mode majeur, avec un duo d'acteurs infiniment plus solides dans l'incarnation des fragilités de leur personnage. Nicolas Cage, entre deux productions alimentaires que même sa sincérité malaisante ne saurait sauver, prouve à quel point il est un acteur essentiel dans la pleine appréhension du paysage cinématographique global. Yep, rien de moins.

Sabotage de David Ayer
L'ombre d'Arnold Schwarzenegger convainc à peine dans le registre auto-parodique de la saga Expendables. Alors quand ce senior citizen la joue gros bras au premier degré, la suspension d'incrédulité en prend toujours un peu plus pour son grade. Dans cet update stéroïdé et bizarrement gore des Dix Petits Nègres, le manque d'empathie pour les chairs à canon narratives finit par avoir raison de tout intérêt, pour peu qu'on ne soit pas un enfant de dix ans impressionné par de la barbaque.

La Crème de la Crème de Kim Chapiron
Formidable sur le papier, le sujet (la marchandisation des corps comme TP d'école de commerce) s'essouffle dans son premier tiers à la disgrâce d'un casting inégal et de ressorts cinématographiques fâcheusement éculés. Le dernier acte, grand moment de foutage de gueule, culmine sur une scène impromptue à la Lelouch où Sébastien Tellier remplacerait Francis Lai. Ça ne m'était pas arrivé depuis des lustres, mais j'ai eu l'envie impulsive de me lever et de huer.

Libre et assoupi de Benjamin Guedj
Il paraît que le roman original est pas mal. C'est possible. En tout cas, je suis sûr que son adaptation cinématographique lénifiante à s'en décrocher la mâchoire à force de bailler m'a coupé toute envie de le lire.

Barbecue d'Eric Lavaine
Chaque époque a le Mes Meilleurs Copains qu'elle mérite, le film générationnel de potos du même âge unis au-delà des aléas de la vie, avec son lot de non-dits, de 400 coups de la dernière chance, de tensions sexuées mal digérées. La France sarkozyste a eu les atroces Petits Mouchoirs, le règne de François Hollande se voit quant à lui gratifié de ce Barbecue aux acteurs faisandés et à la connivence forcée de troisième zone. C'est bien fait pour sa gueule.

 

Tag(s) : #crash taste
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