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Le crash taste week-end de François

François Cau, journaliste et critique pour So Film et Rue 89, rejoint cpasducinema. Aussi poilu que Chuck Norris, aussi espiègle que Leatherface et aussi sensible que Yamazaki Asami au terme d’une Audition, il vous délivrera chaque week-end son Crash Taste de films. Qui passe à la disqueuse ?

Vous pouvez également retrouver François Cau sur son blog.

Parents de Bob Balaban
Soudain, surgi de nulle part, un excellent film de la fin des années 80 débarque en DVD, pour le bonheur de tous. Enfin, plus précisément, le bonheur des amateurs d'oeuvres indéfinissables, entre l'étude de caractères profondément anxiogène et la comédie lynchienne traversée d'éclairs horrifiques. Son metteur en scène est de ces génies discrets, rôdant dans le paysage et distillant son influence sans avoir l'air d'y toucher derrière son look de grand frère timide de Richard Dreyfuss. Reconverti solide artisan au service de la fiction télévisuelle, il traîne désormais ses guêtres dans les films de Wes Anderson, en se doutant peut-être que la nouvelle génération fait à son tour des cauchemars grâce à ce film qui n'a pas vieilli et ne vieillira jamais.

Nurse 3D de Douglas Aarniokoski
Pour une fois, il faut recommander la VF tant elle fait éclater, en un feu d'artifice de punchlines presque cultes, toute la vulgarité admirablement pachydermique de ce produit qui n'hésite jamais, mais alors jamais, à confondre séduction et racolage. Sous la caméra du réalisateur de Highlander 4 (le pire), la falote Paz de la Huerta minaude, se dandine, tente de la jouer femme fatale mais prouve une nouvelle fois qu'elle n'est pas grand chose sans l'inspiration du Gaspar Noé d'Enter the Void. Après comparaison, sa doubleuse française joue bien mieux.

Le Crocodile du Botswanga de Fabrice Eboué et Lionel Steketee
Nouvelle étape de la déliquescence cinématographique du Jamel Comedy Club, qui vient récemment de toucher le fond avec le manifeste Amour sur place ou à emporter, cette comédie rarement drôle souffre du même syndrome que Case Départ, première forfanterie du duo N'Gijol / Eboué : celui du sketch inutilement étiré, avec ses détails qui font parfois mouche, ses répétitions relou, ses digressions ratées, ses longs tunnels arides du moindre sourire forcé. Une tradition française qu'il n'est pas franchement nécessaire d'honorer - le pamphlet Cyprien avec Elie Semoun avait déjà fait plusieurs fois le tour de la question.

Goal of the dead de Benjamin Rocher et Thierry Poiraud
De sa confection à son montage en deux actes jusqu'à sa distribution admirablement singulière en séances spéciales sur tout le territoire, ces deux films crient de toute leur âme leur besoin d'être vus devant un public féru d'exubérances festivalières, et d'être finalement applaudis par des spectateurs ronds comme des ballons. De fait, seul dans sa chambrette de la sobriété alors que tous les voisins beuglent et s'avinent devant les matchs de la coupe du monde, il faut avouer qu'on s'emmerde quand même un peu.  

The Employer de Frank Merle
Ce film a vingt ans de retard à deux niveaux. D'une, le principe de plusieurs-individus-au-passé-chelou-qui-doivent-s'entre-tuer-pour-sortir-de-l'endroit-où-on-les-a-mis-FOR-WHATEVER-REASON n'a jamais été renouvelé depuis Cube de Vincenzo Natali. De deux, le personnage-titre campé par cette vieille catin de Malcolm McDowell pourrait passer pour vaguement effrayant si l'on ne vivait dans un monde qui nous rappelle sans cesse à quel point les têtes dirigeantes sont des sociopathes de très haut niveau. The Employer n'est drôle qu'à la grâce du comportement magnifiquement incohérent de tous ses protagonistes, ce qui est peu, mais suffisant les jours de relâche cinématographique.

Duels de Keith Parmer
Même s'il se trouve au centre d'une jaquette « empruntant » son design à Django Unchained, Jean-Claude Van Damme n'apparaît à tout casser qu'un quart d'heure dans ce poussif western contemporain chiant comme la pluie qui tombe sur le campus désert de Saint-Martin d'Hères un dimanche matin. Van Damme ne joue même pas le chef des méchants, mais un simple bad guy générique qui se fait draguer par une barmaid peu regardante avant de finir planté par terre après une baston indigne. Triste, sale et insultant.

 

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