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Le crash taste de François !

François Cau, journaliste et critique pour So Film et Rue 89, rejoint cpasducinema. Aussi poilu que Chuck Norris, aussi espiègle que Leatherface et aussi sensible que Yamazaki Asami au terme d’une Audition, il vous délivrera chaque week-end son Crash Taste de films. Qui passe à la disqueuse ?

 

Vous pouvez également retrouver François Cau sur son blog.

Snowpiercer, le Transperceneige de Bong Joon­ho

Le réalisateur sud­coréen des géniaux Memories of Murder et The Host qui adapte une bande dessinée française avec un casting majoritairement anglophone ? Le résultat s'avère aussi foutraque qu'annoncé, avec des fortunes pour le moins diverses. Mais pour peu qu'on gratte la surface d'apparence bien trop téléphonée, l'attente de spectateur se voit récompensée au centuple. Par delà son discours convenu, ancré dans une approche manichéenne de la lutte des classes, Snowpiercer développe une radioscopie glaciale et passionnante de la condition humaine. Pour une Tilda Swinton grossièrement grimée et au jeu caricatural, Bong Joon­ho réinvente totalement Chris Evans, fadasse Captain America qui nous délivre ici l'un des monologues les plus saisissants de l'année cinématographique 2013. Enfin, pour une poignée de scènes à côté de la plaque, le film propose des morceaux de bravoure filmiques sidérants. Il lui sera donc beaucoup, beaucoup pardonné.

 

Le Hobbit : la désolation de Smaug de Peter Jackson

Sorte de relecture de la trilogie Le Seigneur des Anneaux à destination du très jeune public, un peu comme un épisode de Star Wars uniquement construit autour des Ewoks et de Jar­Jar Binks, Le Hobbit premier du nom avait peiné à susciter le même enthousiasme que les primes aventures en Terre du Milieu. Pourtant, et c'est bien peu dire qu'il le prouve ici à nouveau, Peter Jackson est sans aucun doute le meilleur réalisateur actuellement en activité. Sa révolution permanente de l'action comme partie intégrante de la narration, son enchevêtrement virtuose des différentes intrigues comme son appropriation visionnaire des nouvelles technologies le situent à des milliers de coudées au­dessus de la masse bêlante des meilleurs faiseurs hollywoodiens. Peter Jackson est un génie, aucune discussion n'est possible sur le sujet. AUCUNE. Tout au plus peut-­on regretter qu'il emploie sa maestria au service d'un récit qui, pour l'instant, n'apporte rien de plus aux fondations de l'univers qu'il a façonné.

 

La Bataille de Solférino de Justine Triet

Soyons clairs : le film ne se distingue (assez habilement, il faut le concéder) du tout venant dramatique de la fiction française petite bourgeoise que par son parti pris de situer l'action en plein cœur bouillonnant de l'élection de François Hollande, avec ses caméras in situ et ses coups d'éclat sur le vif. Il faut également rendre grâce à la performance intense et pénétrée de Vincent Macaigne, ancien trouble­fête du ronron théâtral français qui prête désormais son immense talent à un cinéma d'auteur français qui ne le lui rend pas encore suffisamment bien.

 

The Office saison 9

Ce remake US de la saisissante création du grand Ricky Gervais avait pris sa vitesse de croisière malgré un ton (forcément) plus aseptisé que son glorieux modèle, jusqu'au départ de sa figure de proue Steve Carrell. Dès lors, décapité de force de son meilleur élément et condamné à perdurer, le show tournait à vide, reproposait ad nauseam les mêmes blagounettes stériles et dénuées de tout enjeu. Cette ultime saison prend enfin acte de ses manquements et parie sur un retournement de situation plutôt gonflé – l'équipe de reportage qui filmait la petite troupe toutes ces années livre le résultat en pâture au public et surtout à ses protagonistes, qui devront gérer l'inconfort de cette exposition. L'occasion pour les scénaristes de dégainer des trouvailles dramatiques originales, et de boucler la boucle avec un panache que plus personne n'osait attendre.

 

Elementary saison 1

Au sortir de la réussite artistique éclatante et du plébiscite de la première saison de Sherlock, des exécutifs américains s'en sont allés voir Steven Moffat et lui ont proposé un remake US, mais moins anxiogène, avec un personnage principal plus gentil et plus modulable, et des épisodes moins compliqués, calqués sur le format des enquêtes de Law & Order. Moffat a poliment décliné. Les américains se sont aperçus que les œuvres d'Arthur Conan Doyle étaient tombés dans le domaine public, se sont exclamés en chœur « fuck him ! » et ont lancé leur projet quand même. Comme souvent, préférez l'original à la copie.

Tag(s) : #crash taste
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