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Le Crash test week-end de François !

François Cau, journaliste et critique pour So Film et Rue 89, rejoint cpasducinema. Aussi poilu que Chuck Norris, aussi espiègle que Leatherface et aussi sensible que Yamazaki Asami au terme d’une Audition, il vous délivrera chaque week-end son Crash Taste de films. Qui passe à la disqueuse ?

 

Vous pouvez également retrouver François Cau sur son blog.

The Immigrant de James Gray

En sortant de La Nuit nous Appartient, la tentation de voir en James Gray l’égal d’une Sofia Coppola était plus que jamais dévorante : et si le bonhomme, tout talentueux metteur en images soit­il, avait au final déjà fait  le  tour  de  ce  qu’il  avait  à  raconter  ?  Le somptueux  Two  Lovers  avait  rassuré,  et  la  réussite  quasi intimidante de The Immigrant  nous  confirme  que James Gray  est  bel  et  bien l’un  des metteurs  en scène cruciaux de notre époque. Sombre sans jamais louvoyer avec le misérabilisme, d’une maîtrise sans failles dans sa direction d’acteurs – Marion Cotillard parvient même à faire oublier sa mort dans The Dark Knight Rises ­, d’une émotion jamais affectée en dépit de sa facture esthétique glaciale, The Immigrant rejoint les rangs serrés des films historiques dont la portée universelle est immédiatement perceptible. Chef­d’œuvre, le mot est lâché.

Capitaine Phillips de Paul Greengrass

Avec ce snobisme caractéristique des salopards sans cœur qui écrivent des chroniques DVD, j’étais prêt à descendre ce film en flèche sous prétexte qu’il arrivait après l’excellent Hijacking de Tobias Lindholm sur EXACTEMENT le même sujet (la  prise  d’otage  d’un  cargo  par  des  pirates somaliens). Mais  parfois, la raison l’emporte sur la  pose,  d’autant  que  les  deux films s’avèrent  précieusement  complémentaires  dans l’approche psychologique de leur récit respectif. Tandis que Hijacking isolait chacun des protagonistes et surlignait leur écrasante solitude face à une menace mouvante, Capitaine Phillips joue de la confrontation humaine  entre  le  père  de  famille  et  l’orphelin  du  monde,  entre  l’acteur  confirmé  et  l’acteur  amateur. L’exercice  de style,  grâce  à  la  mise  en scène  immersive  de  Greengrass,  échappe  à  la  démonstration  et captive.

Hunger Games 2 de Francis Lawrence

Il  fau  encourager  Hollywood,  ce  gamin  pourri  gâté  jusqu’à  la  nausée,  dès  que  de  faibles  signes d’amélioration pointent le petit bout de leur nez. Ainsi, ce successeur d’un blockbuster hideux à la direction artistique catastrophique tire le meilleur parti possible de son cahier des charges bancal et assume, de façon assez  étonnante  pour  être soulignée, son  discours  en forme  de  précis révolutionnaire  à  destination  de la jeunesse endormie. Que les bouffeurs de rouges ravalent leur bave écumante, la lecture marxiste s’efface au profit d’une ode parfois euphorisante à la résistance. L’anti Twilight, en somme.

Welcome to the jungle de Rob Meltzer

Ce remake gentillet du Severance de Christopher Smith, voyant des employés d’une agence de pub tenter de survivre  en milieu  hostile, serait sympathique s’il  ne mettait  autant  de  cœur  à  humilier  ce  pauvre Jean­-Claude  Van  Damme  qui,  depuis  son  ahurissante  contre­performance  dans  l’inédit  peu  recommandable Enemies Closer, tente a priori de nous démontrer qu’il n’en a plus rien à foutre. Ou alors, il enchaîne peut­ être les appels au secours. Dans les deux cas, ce n’est vraiment pas beau à voir.

Last Vegas de Jon Turteltaub

Pour les naïfs et autres enfants de six ans qui pensaient que Robert De Niro ne pouvait pas descendre plus bas, attendez donc de voir cette scène où l’horrible Stefan Gordy de l’atroce groupe de synthèse LMFAO frotte  son  slip  moule  burnes  sur  sa  tronche  infortunée  :  terrifiante  vision  du  cynisme  de  notre  temps, souillant ce qu’il reste de dignité à tout un pan de l’histoire du cinéma. Par amour et surtout respect pour Robert De Niro, brûlons tous ses nouveaux films. Vite.

Thor : le monde des ténèbres d’Alan Taylor

Il  y  a  UNE séquence  amusante  dans  cette séquelle,  lorsque  Loki s’amuse  à  changer  d’apparence  pour énerver son frangin, et UNE séquence dont l’atrocité pousse à détourner le regard, lorsque Benicio Del Toro se couvre de ridicule en campant le personnage du Collectionneur en amorce du générique de fin. Le reste n’est que remplissage en attendant Avengers 2. Un remplissage à 170 millions de dollars.

Tag(s) : #crash taste
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