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Le crash taste week-end de François !

François Cau, journaliste et critique pour So Film et Rue 89, rejoint cpasducinema. Aussi poilu que Chuck Norris, aussi espiègle que Leatherface et aussi sensible que Yamazaki Asami au terme d’une Audition, il vous délivrera chaque week-end son Crash Taste de films. Qui passe à la disqueuse ?

 

Vous pouvez également retrouver François Cau sur son blog.

Inside Llewyn Davis des frères Coen

On  n’est  pas  obligé  d’être  fan  de  musique  folk  ou  de  la  filmographie  magnifiquement  cabossée  des vénérables frangins  pour  apprécier leur  dernière  livraison mais,  on  ne  va  pas se mentir,  ça  aide. Car  ce parcours  anti­initiatique  d’un  musicien  prenant systématiquement  les  mauvaises  décisions  évolue  à  son propre rythme claudiquant,  et dévoile son  projet  de métaphore  de la  geste  americana  en saupoudrant les indices  piégés  avec  parcimonie. La  narration fonctionne  ainsi  en miroirs  déformants, répétant les scènes sous  des  angles inattendus. A  l’image  des somptueuses reprises  performées  par  le  personnage  principal, l’âme folk y apparaît mise à nu, dépouillée, et toute entière justifiée par le travail d’appropriation d’artistes capables de transformer le fragile dénuement de la formule guitare / voix en force intime.

 

Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier

Par défaut, l’une des meilleures comédies françaises de 2013. Il faut insister : par défaut. Entre des erreurs de casting franchement gênantes (Thierry Frémont aurait bon ton de s’inspirer de Matthew McConaughey et de disparaître des plateaux pendant un an, histoire de se retrouver) et des running gags laborieux, la caméra de Tavernier peine en effet à donner vie aux planches de la bande dessinée originelle. Mais il est tellement rare que le cinéma français aborde de front l’actualité nationale récente que l’effort mérite à lui seul d’être souligné.

Cartel de Ridley Scott

Michael Fassbender,  non  content  d’être  l’homme  le  plus  beau  du  monde, s’impose  en  outre  comme  le meilleur  acteur,  du  monde  également. C’est  un fait  indéniable,  et si  vous  n’êtes  pas  d’accord,  je serais obligé  de  vous  provoquer  en  duel.  Preuve  en  est  encore  faite  dans  cette  mise  en  image  évanescente  et inutilement alambiquée d’un script de Cormac McCarthy (No Country for Old Men, La Route),  où Javier Bardem défie Nicolas Cage sur ses deux terrains de prédilection : l’anarchie capillaire et le jeu outré. La noirceur  de  cette  descente  aux  enfers  beaucoup trop  prévisible  ne s’exprime  qu’à travers la  performance subtile  et  hypnotique  d’un Fassbender magnétique,  unique  vecteur  d’émotions  de  ce  jeu  de massacre  au fatalisme outré.

Malavita de Luc Besson

Adaptation  absurde  d’un roman  de  gare  passable  de  Tonino Benaquista,  ce film  ne  contient  nulle  trace d’une quelconque urgence qui aurait poussé Luc Besson à sortir de sa retraite pourtant annoncée au sortir de la trilogie Arthur et les Minimoys. L’histoire ne tient pas debout, il ne manque plus que des bérets et des baguettes sous le bras pour que la caractérisation de la France profonde soit plus cliché, et le réalisateur se contente  d’aligner  quelques  autocitations  pantouflardes  en  guise  de  partis  pris  de mise  en scène. En son temps, Besson fit vibrer les foules de son style certes pompier mais tout du moins un minimum personnel ; aujourd’hui, il ne lui reste même plus l’ombre d’une personnalité artistique.

 

Evasion de Mikael Hafstrom

Stallone en croisement de Harry Houdini et de Sherlock Holmes : l’idée est aussi étrange que son traitement visuel  est raté,  en  particulier  quand  papy  Sylvester  expose ses  plans  d’évasions  machiavéliques  avec sa coutumière mâchoire serrée d’action star sexagénaire constipée. Son binôme avec un Schwarzenegger très force tranquille dans l’esprit ne dépasse jamais le stade de la connivence roublarde post Expendables : tout dans les intentions, rien dans l’exécution.

Les Garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Galienne

Bien avant le hold­up des Césars, il était tout à fait loisible de ne trouver strictement aucun intérêt à ce film qui  ne  traite  aucun  des sujets  qu’il  aborde, si  ce  n’est  pour  en  offrir  une  caricature  parfois  gênante (les scènes odieuses  avec Reda Kateb, en particulier),  ou encore  de se  gratter la tête  avec  perplexité face à l’ego­trip petit bourgeois d’un auteur qui se trouve sans avoir vraiment pris la peine de se chercher. Pendant les Césars, il était extrêmement ardu de ne pas siffler, tel un supporter en furie, l’aveuglement (la mauvaise foi ?) de l’ensemble  d’une  Académie  pressée  d’adouber  Galienne  en son sein, au détriment d’artistes infiniment plus convaincants. Au lendemain de la remise de prix, il était conseillé de penser à autre chose pour arrêter de s’énerver.

Tag(s) : #crash taste
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